PARIS, 9 novembre (Reuters) - Les principales Bourses européennes sont attendues en chute libre mercredi à l'ouverture, dans le sillage des places asiatiques, une panique générale s'emparant des marchés dans la perspective d'une victoire inattendue de Donald Trump à l'élection présidentielle américaine. D'après les premières indications disponibles, le CAC 40 parisien, le Dax à Francfort et le FTSE à Londres devraient tous ouvrir en baisse de plus de 4%. La Bourse de Tokyo a perdu plus de 5% et l'indice MSCI regroupant les valeurs d'Asie et du Pacifique (hors Japon) recule de 3%. "Les marchés financiers réagissent comme si les quatre cavaliers de l'apocalypse avaient surgi de la Trump Tower", résume Sean Callow, chargé de la stratégie changes chez Westpac. Les futures sur les indices de Wall Street ont plongé de jusqu'à 5%, soit davantage que dans la foulée du vote des Britanniques en faveur d'une sortie de l'Union européenne, le 23 juin dernier. Le parallèle avec ce scrutin, dont l'issue avait pris les marchés par surprise, vient naturellement à l'esprit mais les observateurs font valoir que, si la victoire de Donald Trump se confirme, l'effet sur les places financières pourrait cette fois être plus profond et plus durable. Le peso mexicain plonge de 13% contre un dollar qui chute de son côté face aux principales devises internationales à mesure que le candidat républicain accumule les victoires dans les Etats clés dans la course à la Maison blanche. Les cours du pétrole baissent de près de 3% et ceux des métaux reculent également avec notamment un repli de près de 1% pour ceux du cuivre. Dans ce contexte troublé, les investisseurs se ruent sur les valeurs refuges comme l'or (+3%) et les emprunts d'Etat dont les rendements chutent à l'image de celui des Treasuries à 10 ans qui perd 12 points de base à 1,75%. Donald Trump, auquel les instituts de sondage n'accordaient que peu de chances, est en passe de déjouer les pronostics après avoir remporté plusieurs Etats décisifs comme la Floride, l'Ohio ou la Caroline du Nord. Les marchés, qui misaient sur une victoire de la candidate démocrate Hillary Clinton, redoutent des bouleversements économiques susceptibles, à court terme, de décourager la Réserve fédérale de relever ses taux directeurs en décembre. Les implications sur les politiques monétaires pourraient ne pas s'arrêter là et les marchés ne devraient pas tarder à spéculer sur de nouvelles mesures d'assouplissement de la part de la Banque centrale européenne (BCE) ou de la Banque du Japon (BoJ). PRINCIPAUX INDICATEURS A L'AGENDA DU 9 NOVEMBRE PAYS GMT INDICATEUR PÉRIODE CONSENSUS PRÉCÉDENT GB 09h30 Balance commerciale septembre -£11,20 mds -£12,11 mds US 15h00 Stocks des grossistes septembre 0,2% 0,2% Ventes des grossistes septembre 0,5% 0,7% VALEURS À SUIVRE * ALSTOM a annoncé mercredi des performances semestrielles meilleures que prévu à la faveur de méga-contrats comme la commande de TGV aux Etats-Unis et l'extension du métro de Dubai. * EDF a publié mardi un chiffre d'affaires en repli de 4,7% au titre des neuf premiers mois de 2016 et a réitéré ses objectifs annuels, revus récemment à la baisse en raison des arrêts prolongés de certains réacteurs du parc nucléaire français. * VIVENDI. Le diffuseur italien Mediaset a toujours l'intention de concrétiser l'accord avec Vivendi au sujet de sa télévision payante malgré la bataille juridique engagée avec le groupe français et son impact négatif sur ses résultats du troisième trimestre publiés mardi. * DEUTSCHE BÖRSE s'attend à recevoir le mois prochain une "communication des griefs" de la part de la Commission européenne au sujet de son projet de fusion avec London Stock Exchange LSE.L, a-t-on appris de deux sources. * NATIXIS a annoncé mardi un plan d'investissement de 220 millions d'euros "pour industrialiser, transformer et digitaliser ses métiers", et dégager, pour la banque d'investissement du mutualiste BPCE, une économie annuelle de 250 millions par an d'ici 2019. * VALLOUREC a annoncé de nouvelles pertes au T3 mais a indiqué que ses résultats devraient bénéficier à partir de mi-2017 du rééquilibrage des marchés Pétrole et Gaz et des effets continus de sa restructuration. * E.ON a enregistré une troisième perte record en autant d'années, en raison de nouvelles dépréciations sur sa filiale Uniper, sa filiale regroupant les centrales et le négoce énergétique scindée en septembre. * Tableau des principaux marchés mondiaux : (Patrick Vignal pour le service français, édité par Wilfrid Exbrayat)